L'avenir du grand prématuré

Il y a quelques jours à peine, nous étions heureux qu'un des plus petits bébés au monde soit prédit à un très bon avenir, mais est-ce une situation généralisée? Quel est généralement l'avenir des grands bébés prématurés?

Une étude récente publiée dans "The Lancet" analyse cette question et conclut qu'environ 40% des bébés nés avec un poids inférieur à 1500 grammes et survivant peuvent subir au moins une séquelle à long terme, en particulier des problèmes dans ses habiletés motrices et ses dysfonctionnements sensoriels, tels que la perte d'audition.

Cet ouvrage de 47 ans (1966-2011) suit les enfants survivants pendant au moins six mois. Il a été réalisé par un groupe d'experts de l'Institut de recherche médicale du Kenya qui a examiné plus de 28 000 articles scientifiques, dont 153 sélectionnés sur un total de 22 161 bébés.

Ils ont observé que plus du tiers (39,4%) des enfants nés avec des complications de santé souffrent plus tard conséquences sur leur développement à long terme pouvant générer au moins un handicap, 18% sévère, 5% modéré et 10% modéré.

Parmi les plus fréquents: difficultés d’apprentissage, capacité cognitive ou retard du développement (chez 59% des enfants handicapés), paralysie cérébrale (21%), déficience auditive (20%) et vision (18 %). Dans certains cas, il existe même plusieurs incapacités, dont beaucoup ont trois séquelles ou plus liées à la paralysie cérébrale, aux difficultés d’apprentissage, à la vision ou à l’ouïe.

Ces dernières années, un effort mondial important a été déployé pour réduire la mortalité infantile (objectif du quatrième millénaire), principalement dans les pays pauvres en raison de naissances prématurées, de problèmes obstétricaux, de jaunisse, de méningite et d’autres infections.

Grâce à cet engagement international, les nourrissons souffrant de ce type de complications bénéficient de soins de meilleure qualité, ce qui se traduit par une réduction du nombre de décès avant le premier mois de la vie. Autrement dit, davantage de bébés survivent, mais à travers ce travail, nous voulions savoir quelle était leur évolution dans le temps.

Une "épidémie de handicap" dans le futur

Au vu des données, les auteurs du présent rapport craignent que les pays en développement ne souffrent d’une épidémie de handicaps, car l’aide apportée à ces bébés dépend d’un fardeau économique élevé que toutes les nations ne peuvent supporter.

Bien qu’il s’agisse d’un examen majeur, les études de qualité supérieure incluent des données provenant d’Europe et d’Amérique du Nord, ce qui pourrait constituer une évaluation incomplète de la situation mondiale. Les auteurs de l'étude soulignent qu'il serait intéressant de réfléchir à ces questions, d'un point de vue éthique et politique, avec des programmes pouvant contribuer à améliorer ces situations.

En effet, si cela continuait dans le même sens avec une augmentation du nombre de naissances très prématurées, certains pays pourraient connaître une épidémie d’invalidité semblable à celle observée dans les pays à revenu élevé au milieu du siècle dernier.

Pour donner un exemple à l’autre extrême et au sein des pays développés, La Hollande se caractérise par une gestion clinique très différente des prématurés: Les personnes nées avant la 26e semaine sont traitées sans soins intensifs et à la merci de leur évolution naturelle, qui, comme on pouvait s'y attendre, est à haut risque. Beaucoup ne survivent donc pas.

La vérité est qu'aucun père ne voudrait se trouver dans une telle situation et je ne peux pas imaginer quelle serait mon attitude, il m'est difficile de me prononcer. Je me demande s’il est possible que certains parents préfèrent leur grand prématuré ou extrême prématuré, avec un tel risque élevé de séquelles graves, ne survit pas. Et à en juger par vos commentaires à d’autres occasions, je pense que je ne suis pas le seul à en douter.