"L'alimentation complémentaire autorégulée profite également aux parents." Entretien avec la psychologue Mónica Serrano

Nous avons commencé hier le entretien avec la psychologue Mónica Serrano avec lequel nous abordons la question des avantages émotionnels de alimentation complémentaire auto-régulée ou "sevrage de bébé". Aujourd'hui, nous allons continuer à discuter avec elle de cette question, mais en nous concentrant sur les aspects qui affectent le plus directement les parents: leurs peurs et leurs sentiments.

Et les parents bénéficient-ils également d'avantages en nourrissant leur bébé de cette manière?

Bien sur. Les parents en tirent également des avantages émotionnels lorsqu'ils introduisent des aliments de manière auto-régulée. Dans de nombreuses familles, nourrir les bébés est une source constante de conflit et d’inquiétude. Cependant, lorsque les parents comptent sur la capacité naturelle de leur enfant à s'autoréguler, les conflits et les inquiétudes disparaissent.

Ainsi, la confiance des parents dans les capacités innées de leurs enfants est accrue, ce qui se traduit par de nombreux autres aspects de la parentalité.

Par conséquent, considérez-vous que la confiance dans les enfants est un aspect essentiel?

Absolument. En général, nous avons tendance à croire que les bébés et les enfants sont des êtres extrêmement incapables, qui ont besoin de la direction et de la détermination d'un adulte pour tous les aspects liés à leur développement.

L'évidence que l'immaturité des bébés rend nécessaire la prise en charge et la protection de l'adulte pour garantir la survie de l'enfant. Cependant, cela ne signifie pas que les bébés naissent complètement dépourvus de capacités.

Au contraire, ils ont des stratégies naturelles orientées vers leur survie, pour exiger la protection et les soins dont ils ont besoin. A tel point que dès sa naissance, le bébé sait s'orienter vers le mamelon de la mère et réclame le sein à chaque fois qu'il en a besoin.

Ainsi, le bébé, déjà nouveau-né, est capable d’identifier quand il a faim, de réclamer de la nourriture et de régler la quantité de lait qu’il doit boire à chaque injection.

Alors, pourquoi pensez-vous que tant de parents s'inquiètent de savoir si leurs enfants ne mangent pas assez?

Lorsque le bébé atteint l'âge de 6 mois environ et que des aliments complémentaires sont introduits dans son alimentation, les recommandations sociales relatives aux horaires, à la quantité et à la variété des aliments exercent une très forte pression sur les parents.

Et c'est un problème?

Ça peut être. De nombreux parents ne se sentent pas en sécurité et perdent confiance en leur capacité à s'autoréguler pour nourrir leur bébé. Ici, les conflits commencent à propos de la quantité de nourriture que le bébé devrait manger, de la question de savoir s'il est bien nourri ou non, etc.

Cependant, si le bébé était capable de s'autoréguler pendant l'allaitement exclusif, il est déductible que cette capacité est toujours présente au moment de l'introduction de l'alimentation complémentaire dans son alimentation.

Mais ce n'est pas toujours la faute des parents, non?

Ne parlons pas de culpabilité, parlons de manque d'information. Et le manque d'informations joue les mauvais passes. De nombreux parents se sentiraient beaucoup plus calmes s’ils savaient que le lait, en soi, couvre les besoins nutritionnels du bébé jusqu’à environ l’année de sa vie. Il ne faudrait qu'une contribution supplémentaire de fer, qui est extraite avec la consommation de viande.

Par conséquent, il est essentiel que les parents comprennent qu'entre 6 et 12 mois de leur bébé, l'approche des aliments complémentaires est davantage axée sur l'exploration, la connaissance et l'accoutumance à de nouvelles textures et saveurs qu'à la la nutrition

Enfin, quel est, selon vous, l’obstacle le plus fréquent rencontré par les parents lorsqu’ils commencent à introduire les aliments complémentaires de leurs enfants?

Incontestablement, la peur. De nombreux parents veulent se passer de l'écrasement lorsqu'ils introduisent des aliments complémentaires dans l'alimentation de leurs enfants, mais la crainte que l'enfant soit attiré est si intense que cela les oblige à établir que l'écrasement est à la base de l'alimentation de leurs bébés.

En outre, la pression exercée par la famille et les amis est souvent si forte que les parents qui n’avaient pas peur commencent à se sentir très anxieux. Dans ces cas, la gestion de la peur des adultes est essentielle. Et cela est résolu avec des informations pour se sentir plus en sécurité et habilité.

Nous remercions la psychologue Mónica Serrano pour l’interview qu’elle a donnée à Babies, entre autres, et nous espérons qu’elle vous a aidé à mieux comprendre les avantages de l’alimentation complémentaire autorégulée pour vous et vos petits.

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